Mon intérêt était déjà porté sur le maraîchage, le circuit court, la coopération internationale et l’agroécologie. Mais, tous ces centres d’intérêts ont bien sûr un point commun : améliorer la souveraineté alimentaire de la population. C’est exactement ce qu’Eclosio proposait dans ce stage au Cambodge.
Poursuivant des études en agronomie avec un master en développement international, j’ai réalisé mon stage et mon travail de fin d’étude au Cambodge. Avant de participer à ce stage, mon intérêt était déjà porté sur le maraîchage, le circuit court, la coopération internationale et l’agroécologie. Mais, tous ces centres d’intérêts ont bien sûr un point commun : améliorer la souveraineté alimentaire de la population. C’est exactement ce qu’Eclosio proposait dans ce stage au Cambodge : travailler à améliorer cette souveraineté alimentaire par le biais d’une étude sur l’optimisation d’un fertilisant naturel appelé bokashi, une sorte de « compost » mature en trois semaines et amélioré par l’ajout de micro-organismes qui aident à la décomposition des composants utilisés.
Ce projet a été initié par une association paysanne khmer appelée « Udom Sorya » qui désirait plus d’autonomie dans leur production vivrière. Celle-ci coordonne toutes les étapes, de la production à la commercialisation aux alentours. Quand la production s’agrandira, la coopérative pourra alors répondre à la demande des 506 potentiels client·e·s.
De plus, la vie du sol m’a toujours intriguée, cela représente pour moi un domaine nouveau et peu connu par la majorité. Les fourmis dans les jambes me démangeaient, l’envie de partir m’habitait depuis longtemps. Ce stage en Asie du Sud-Est était donc une occasion parfaite.
Eclosio représentait pour moi une ONG de confiance grâce à leur transparence et leur désir d’agir localement dans le secteur de l’agriculture et notamment par leur soutien à la production de « bokashi » à Takéo.
La vie du sol m’a toujours intriguée, cela représente pour moi un domaine nouveau et peu connu par la majorité. Les fourmis dans les jambes me démangeaient, l’envie de partir m’habitait depuis longtemps. Ce stage en Asie du Sud-Est était donc une occasion parfaite.
Agir dignement et travailler méticuleusement
Lors de mon stage, j’ai eu la chance de travailler en binôme avec Oudom, étudiant cambodgien de l’Institut Technique du Cambodge à Phnom Penh. Oudom a réalisé les analyses chimiques du bokashi pendant que je réalisais le travail d’expérimentation sur le terrain à Takéo. Le développement d’une méthodologie qui correspondait à toutes les attentes a été fastidieuse cependant nous y sommes arrivés en amenant des idées novatrices et motivées au projet. Sur le terrain, je travaillais soit avec des agricultrices et agriculteurs de la coopérative, soit en autonomie. Lorsqu’il était prévu de produire et retourner le bokashi, je pouvais compter sur leur aide sans souci malgré la barrière de la langue. Ce dernier aspect compliquait la coordination et la gestion de l’équipe mais cela a toujours été un plaisir de collaborer avec des personnes très investies et joyeuses.
Durant mon séjour, j’ai eu l’occasion de vivre dans la famille de Mr Kong Meourn. Son accueil était totalement exceptionnel. Pendant ces cinq mois, j’ai eu l’impression d’être considérée comme une de leur fille. Loger chez l’habitant m’a permis d’être proche de mon endroit de travail. En effet, une serre avait été créée expressément chez eux pour accueillir l’expérimentation sur le bokashi, serre qui sera bien entendu très utile par la suite.
À quoi ressemblait mon stage en dehors de mon expérimentation ?
Mes principales activités ont été de travailler au bureau à Phnom Penh, visiter des fermes agroécologiques, participer aux différentes conférences qui me permettait de rencontrer différents acteurs dans les associations partenaires et de discuter de leur métier, recevoir de l’aide technique et d’apprendre davantage sur l’agriculture au Cambodge.
Une des personnes qui m’a le plus marqué et touché est ma maître de stage, IM Sothy, une femme très active et drôle. Elle désire partager sa culture et son mode de vie, ce qui était une aubaine pour moi. Sa joie de vivre et son désir d’avancer était contagieux, elle est animée d’une intelligence et d’une bienveillance envers son entourage.
Atmosphère chaude, vibrante et joyeuse
À mon arrivée, dès que les portes de l’avion se sont ouvertes, une atmosphère vibrante et joyeuse m’a enivrée. À Takéo, l’atmosphère est plus détendue : les enfants crient « Hellloooo » à l’autre bout du champ lorsqu’ils aperçoivent ton vélo et se précipitent à la fin des cours pour te rejoindre, la dame de la petite échoppe à qui tu achètes des boissons t’appelle de la main pour t’offrir une friandise, car elle trouve que tu travailles trop.
La langue n’était pas simple à apprendre, j’ai donc développé une nouvelle compétence grâce au khmer : me faire comprendre grâce à la gestuelle plus que par le langage. Les échanges par traduction « Google » occasionnaient aussi des quiproquos hilarants.
Le cœur sur la main, la main sur le sol et le sol dans la tête
Je trouve que cette phrase résume parfaitement mon ressenti sur la courte période que j’ai passé au Cambodge dans la province de Takéo.
Cette première expérience dans un autre continent m’a permis de sortir de ma zone de confort. Je dirais que l’approche culturelle, la richesse des échanges, la connaissance du monde des ONG et l’introspection représentent les valeurs clés de mon stage.
Après un stage comme celui-ci, vous saurez que le travail ne se compte pas en heure, mais en nombre de litres de sueur qui perlera de votre front.
Après un stage comme celui-ci, vous saurez que le travail ne se compte pas en heure, mais en nombre de litres de sueur qui perlera de votre front. Ce que j’ai apprécié le plus lors de cette expérience était de me sentir utile et de participer à ce mouvement agroécologique qui contribue à la souveraineté alimentaire des familles paysannes. À l’approche de la fin de mon stage, j’ai même eu la chance de participer à l’initiation du projet suivant lors d’échanges avec des étudiant·e·s venu·e·s réfléchir et travailler sur la mécanisation du bokashi.
Si je devais donner des conseils…
Je dirais de ne pas hésiter à faire de nombreux feedbacks avec l’équipe d’Eclosio au Cambodge, même s’il vous semble que leur programme est bien chargé, ils restent très disponibles. Il en est de même pour l’équipe belge d’Eclosio. Cela permettra de débloquer certaines situations.
Ciblez votre thématique de recherche et préparez votre voyage et votre étude le plus possible.
Dépassez-vous dans votre domaine, car certaines opportunités s’offrent à vous et il est possible que vous ne les trouviez nulle part ailleurs.
Je voudrais également remercier Eclosio pour m’avoir permis de participer à ce stage.
Dépassez-vous dans votre domaine, car certaines opportunités s’offrent à vous et il est possible que vous ne les trouviez nulle part ailleurs.
Figure 1 : Transplantation des laitues avec l’aide de Mme You LUN, présidente de la « Peri-urban agriculture cooperative » et Monsieur SAO, chef du village de Taso et membre de la coopérative « Oudom Sorya », Takéo (Meourn, 2018)
Figure 2 : Production du bokashi avec l’aide de membres de la coopérative « Oudom Sorya », Takéo (Collet , 2018)
Figure 3 : Equipe d’Eclosio au Cambodge composé de (en commençant par la gauche) : Mme Sothy IM, ma maître de stage, Mr Sothet CHHAY, coordinateur de projet et Mr Sokha NHEM, expert comptable. Mr Arthur ROSSOLINO était également stagiaire et menait une expérimentation sur l’alimentation de la volaille à Takéo. (Him, 2018)
Figure 4 : Préparation des composants, balle de riz brûlé, avec Oudom, mon binôme cambodgien, Takéo (Collet, 2018)