Le maïs n’est pas seulement essentiel pour générer des revenus, il est aussi la principale culture vivrière du pays, occupant une place de choix dans l’alimentation de la population. Il participe ainsi à la sécurité alimentaire des habitants, qui en consomment en moyenne 246g par personne et par jour. Or, depuis 2016, le Bénin est un des premiers pays africains touché par l’invasion de la chenille légionnaire d’automne, un insecte ravageur originaire d’Amérique. Ces chenilles sont capables de sepropager rapidement, les femelles pouvant pondre plus de 1000 œufs au cours de leur vie, entrainant ainsi des dégâts spectaculaires sur les cultures, notamment de maïs. En 2016-2017, la chenille légionnaire d’automne a entraîné une perte de production de 44 500 tonnes d’après le ministre de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche du Bénin, devenant ainsi une menace sérieuse pour le secteur agricole dont dépendent 80% des familles en zone rurale.
D’autre part, les pesticides chimiques auxquels ont recours les agriculteurs.trices d’exploitation familiales pour lutter contre cette espèce représentent un véritable danger pour l’environnement et la santé humaine. Les femmes, , qui effectuent la plupart des travaux agricoles, dont l’application de pesticides, en sont les premières exposées. L’achat en quantité de ces produits, poussé par l’adaptation rapide de la chenille à ces derniers qui nécessite d’augmenter leur toxicité, entraîne des risques et coûts supplémentaires pénalisant les producteurs.trices.
Agissons avant qu’il ne soit trop tard !
L’urgence est de trouver des solutions adéquates pour une lutte efficace contre ce ravageur. Pour cela, Eclosio s’est associé au Laboratoire d’Entomologie Agricole de la Faculté des Sciences Agronomiques de l’Université d’Abomey-Calavi, à la Haute École CONDORCET et à l’Association des Femmes Agricultrices du Bénin afin d’effectuer des études et faciliter l’échange et la diffusion de connaissances entre ces acteurs universitaires et de terrain.
En 2019, un premier projet de mise en place de méthodes agroécologiques pour lutter contre la chenille légionnaire d’automne en culture de maïs a donné lieu à des expérimentations. Celles-ciont permis d’élaborer des traitements non nocifs avec des résultats encourageants à base de piment ou encore de basilic. Il s’agit aujourd’hui d’amplifier cette étude et de la reconduire dans 3 nouvelles communes : Tanguiéta, Natitingou et Ouaké.
Pour renforcer les capacités en matière de prévention et de lutte soutenable contre ce nuisible, Eclosio et ses partenaires souhaitent :
- Former 300 producteurs.trices de maïs à la création des extraits aqueux qui seront mis sur les terres et à reconnaître la chenille qui est souvent confondue avec d’autres espèces de chenilles non nocives.
- Poursuivre l’expérimentation et l’innovation grâce à 3 étudiant.e.s en master béninois encadrés par le laboratoire et déployés sur chaque commune.
- Diffuser les résultats de l’étude, afin que ces méthodes de lutte contre la chenille légionnaire d’automne puissent être adoptées plus largement, par la publication d’un article scientifique sur les résultats de l’essai et l’élaboration de fiches techniques sur les procédés de réalisation des solutions.
« J’ai vraiment été satisfait de ce traitement Hyptis suaveolens* + poudre de piment car il m’a permis de contrôler la présence de la chenille dans mon champ de maïs, de protéger mes épis de maïs pour un meilleur rendement, de préserver la nature et la santé des consommateurs finaux mais aussi de faire des économies car tous les constituants de ce produit sont à portés de main. On trouve l’hyptis à l’état sauvage dans nos villages et le piment ne coute pas cher. Merci au projet Synergie pour cette belle découverte ». Maurice KONASANDE, Producteur dans le village de Pouya (Commune de Natitingou)
*Hyptis suaveolens est une espèce de plantes de la famille des Lamiacées.
Pour soutenir ce projet, faites un don sur le compte BE04 5230 8027 2831 communication : soutien Bénin
Merci de tout cœur pour votre soutien !