- Bolivie
- Pérou
Préface
En ces temps d’incertitude quant à la défense des droits et de la justice au niveau mondial, en particulier pour les femmes, il est urgent de déconstruire la pensée dominante de la domination masculine comme un fait naturel et inhérent à nos cultures, nos sociétés et leurs institutions : la famille, l’église, l’école, l’État.
Changer ce pseudo-paradigme implique plusieurs défis pour les personnes, les institutions et les projets de développement :
- Un point de rupture avec la perception traditionnelle, conservatrice – et coloniale – que nous avons des hommes et des femmes, ainsi que des autres identités de genre, de notre rôle et de notre fonction dans la société.
- Remettre en question notre pensée politique, nos normes sociales et nos croyances religieuses, notre être et notre devenir ; en bref, remettre en question notre propre philosophie de la vie et de l’existence en tant que sujets sociaux de droit, architectes de notre propre destin et de notre propre histoire.
- Persister dans la nécessité de construire une société plurielle, démocratique et inclusive, à partir de notre propre réalité et diversité culturelle et d’une nouvelle façon de nous regarder et de nous approcher.
- Être capables de désapprendre pour réapprendre et envisager de nouveaux modes de compréhension et de relation entre les femmes, les hommes et les autres identités de genre à la campagne et à la ville.
- S’engager à forger une nouvelle perspective transformatrice et intersectionnelle du genre dans l’histoire, la politique, la culture, l’ethnicité et le développement territorial harmonieux aux niveaux social, économique et environnemental.
- Être des animateurs de la justice sociale et de l’égalité entre les femmes et les hommes, en assurant l’égalité des chances et des conditions pour les femmes et les hommes, ainsi que leur plein accès aux droits de citoyenneté.
- Renforcer les progrès et les efforts visant à reconnaître, valoriser et rendre visible la contribution des femmes dans les différents domaines de la pensée et de l’action humaines, dans les sociétés et les cultures différentes et complexes où elles vivent, même dans les plus arriérées, et dans leur lutte persistante pour obtenir des changements substantiels en faveur de sociétés plus démocratiques, plus justes et plus égalitaires.
Peser les conséquences de la domination masculine comme « l’éternisation de l’arbitraire », nous rappelle les travaux du sociologue Pierre Bourdieu et de penseurs féministes notables, aboutissant à un impératif moral intergénérationnel que nous devons reconnaître et assumer face à ceux qui s’obstinent à défendre le statu quo : cet ordre institué injuste qui perpétue les rapports de domination, les privilèges et les violations des droits.
Alors, continuons à encourager de nouveaux rêves et slogans d’espoir pour le changement et l’égalité !