Projet BioMicNet

Dans le Bassin Arachidier Sénégalais, 90% des ménages ruraux vivent sous le seuil national de pauvreté. Les agriculteurs∙trices de la région peinent souvent à assurer une production suffisante pour répondre à leurs besoins et obtenir des revenus stables. Ils∙elles sont confronté∙es à de nombreux défis dont le changement climatique, la dégradation des sols due à une surexploitation agricole, la désertification, les difficultés d’accès aux moyens de production, l’augmentation démographique ou encore la perte de biodiversité.

Pour répondre à ces défis, entre 2020 et 2021, Eclosio, l’Université de Liège (faculté de Gembloux Agro-Bio Tech), l’IRD, l’Université Cheikh Anta Diop et l’association Jambaar de Ngoye ont travaillé ensemble sur un projet de recherche-action, visant à soutenir une filière locale de biofertilisants et à accompagner, dans le Bassin arachidier Nord, le passage à grande échelle d’une production délocalisée de champignons mycorhiziens[1]. Cette innovation agricole a permis à cette région de bénéficier d’un engrais naturel, à moindre coût et respectueux de l’environnement.

[1] Champignons mycorhiziens : champignons capables de s’associer aux racines des plantes.

Documentaire qui retrace la recherche-action réalisée entre 2021 et 2023

Notre action

Le succès de ce premier projet a permis d’obtenir un financement pour un nouveau Projet de Recherche Développement (PRD), financé par l’ARES, afin d’approfondir cette recherche et, à terme, de faciliter la production de ce biofertilisant au niveau national.

Ce PRD comportera 3 thèses de doctorat, portées par des étudiants sénégalais :

  • une thèse de sociologie, visant à mettre en lumière les leviers disponibles au sein de la population locale.
  • une thèse en agronomie, pour évaluer si d’autres souches locales de mycorhize, non encore testées, pourraient être mieux adaptées au projet, et mesurer leur rendement sur différentes cultures et types de sols.
  • une thèse de microbiologie pour explorer la diversité biologique du sol et la manière dont on pourrait démultiplier les effets de l’inoculum[1].

Une étude de viabilité économique des unités de production d’inoculum sera en outre réalisée par des étudiant.es de bachelier et master.

Eclosio est particulièrement impliqué dans la diffusion et le partage des résultats de ces recherches. Ainsi, Eclosio met notamment en place des Champs-Ecole Paysans (CEP), lieux de formation et de démonstration sur les inocula. Ceux-ci sont gérées par des paysan∙nes relais, choisis localement, et formés et appuyés par Eclosio tout au long du processus. Des visites d’échanges et ateliers sont organisés, afin de valoriser et partager les expériences acquises sur la production et l’utilisation des inocula.

[1] Inoculum (au pluriel : inocula) : microorganismes qui, une fois fixés sur un substrat, se multiplient et enrichissent le substrat, qui devient un engrais.

Plus d’informations sur le projet :

Récapitulatif :

  • Dates : 2023-2027
  • Budget : 499.435,42€
  • Partenaire financier : Académie de Recherche et d’Enseignement Supérieur (ARES)
  • Partenaires opérationnels : Université de Liège (Faculté de Gembloux Agro-Bio Tech), Université Libre de Bruxelles (ULB), Université catholique de Louvain (UCLouvain) Haute Ecole de la Province de Namur, Institut Sénégalais de Recherche Agricole (ISRA), Université Cheikh Anta Diop (UCAD), Université Amadou Mahtar Mbow (UAM).