La science a-t-elle un genre ?
En interrogeant les représentations de genre dans les filières scientifiques, ce projet vise à sensibiliser la communauté universitaire aux stéréotypes sexistes et aux inégalités structurelles dans le milieu académique, en adoptant une approche intersectionnelle intégrant aussi les enjeux liés à l’origine ethnique.
Contexte
Malgré une parité dans les cycles de bachelier à la faculté de Gembloux Agro-Bio Tech, une nette disparité genrée se marque à partir du master. Les orientations les plus techniques attirent majoritairement les hommes (65 % contre 35 % de femmes en master « Sciences et technologies de l’environnement » sur les dix dernières années). Ce déséquilibre se renforce au fil des carrières, comme en témoigne la sous-représentation des femmes dans les postes académiques et scientifiques à responsabilité.
Ce phénomène, connu sous le nom d’« effet Matilda », invisibilise les contributions des femmes dans le domaine scientifique. Il est d’autant plus prégnant lorsque se croisent les rapports de domination liés au genre et à l’origine ethnique. Le manque de données sur la représentation des personnes racisées dans les carrières académiques scientifiques renforce l’importance d’envisager ces discriminations de manière intersectionnelle.
Enfin, le constat que les initiatives sur l’égalité de genre mobilisent surtout des femmes soulève une autre interrogation : quelle place pour les hommes dans la remise en question des stéréotypes sexistes et des masculinités dominantes dans le milieu académique ? C’est autour de ces constats qu’Eclosio, en collaboration avec le collectif anti-discrimination Zherot, développe le projet « La science a-t-elle un genre ? ».