Etre Eco-LOCO* ou la question de la cohérence – Analyse d’éducation permanente

Etre Eco-LOCO* ou la question de la cohérence – Analyse d’éducation permanente
  • Analyses et études d'éducation permanente

 


Une analyse d’Alexia THOMAS, chargée de projets d’Education citoyenne Eclosio et socio-anthropologue en citoyenneté durable. 

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Cette analyse aimerait se faire la critique de notre culpabilité individuelle afin de proposer des solutions concrètes à nos prises de têtes, tout en continuant l’action climatique, entendue comme le définit l’UNICEF comme étant : les actions humaines qui visent à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Le cœur de la question étant ce besoin de cohérence que nous poursuivons, et plus particulièrement, ce curieux fardeau mental qu’est celui d’une cohérence souhaitée en ce qui concerne ladite “action climatique”.

Quelle est l’empreinte écologique de l’action environnementale?

“Juillet 2023, il drache en Belgique, il fait frais, on boit du thé derrière des carreaux plein de buée. On aurait presque envie de se plaindre, se plaindre de cette humeur d’automne alors qu’on n’a pas encore vraiment profité de l’été. On aurait presque envie de se plaindre, si seulement… si seulement on ne savait pas que le sud de l’Europe est en flammes et que certain·es pleurent en ce moment même pour quelques gouttes de pluie. On aurait presque envie de dire à notre ami·e qui n’en peux plus de la pluie de… « oui, on n’a qu’à le faire et se les prendre ces billets à 20 euros de chez Ryanair pour une destination un poil plus exotique que notre Belgique pluvieuse ». Les sensations estivales de mai où les grosses chaleurs laissaient penser à un été-canicule se sont vite dissoutes dans toute cette quantité d’eau et de grisaille. Alors “oui c’est bon pour le renouvellement des nappes phréatiques”, mais concrètement on râle intérieurement, mais on n’ose pas de trop… Ou alors juste à demi-mot, quand on arrive trempé·e au bureau et qu’on le lâche finalement ce petit : “Quel temps de chien ! Je ne pensais pas me faire saucer ce matin”. On se regarde gênés·es. Oui, on est un peu gênés·es parce qu’on sait qu’on n’a pas vraiment “le droit” de se plaindre. Le droit, mais quel droit ?

Il n’y a plus vraiment de débat, le réchauffement climatique est là. Le secrétaire des Nations Unies a déclaré suite aux incendies et aux vagues de canicules un peu partout et à répétition autour du globe, le 27 juillet que “L’ère du réchauffement climatique est terminée, place à l’ère de l’ébullition climatique”. Le temps des questions qui ne faisaient que maintenir le statu quo du capitalisme2 se termine… L’idée qu’une production croissante infinie dans un monde aux ressources limitées est insoutenable, est acquise. La conscience que l’humanité est en train de scier la branche sur laquelle elle est assise est de plus en plus répandue. Mais bon là, c’est là, maintenant, ici, chez nous, “In My Backyard”3. Maintenant que nous vacillons entre incendies, inondations, “catastrophes naturelles”4, records de températures, qu’on a besoin d’un sac en papier dans lequel faire des exercices de respiration à chaque fois qu’on regarde les nouvelles5. Non, on ne va pas oser se plaindre, pas nous.

Introduction tout court

Cette analyse aimerait se faire la critique de notre culpabilité individuelle afin de proposer des solutions concrètes à nos prises de têtes, tout en continuant l’action climatique, entendue comme le définit l’UNICEF comme étant : les actions humaines qui visent à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Le cœur de la question étant ce besoin de cohérence que nous poursuivons, et plus particulièrement, ce curieux fardeau mental qu’est celui d’une cohérence souhaitée en ce qui concerne ladite “action climatique”.

Contexte de la réflexion et questionnement

Assises dans l’avion vers la Tunisie afin d’aller parler des objectifs de développement durable (ODD) lors d’une semaine d’échange interculturel avec 3 autres associations française, marocaine et tunisienne, nous sommes là, moi et six jeunes participantes, contentes de l’aventure qui se dessine devant nous. A l’aéroport, on discute, on fait plus ample connaissance et on finit inévitablement par échanger sur nos habitudes de transports… Certaines prennent souvent l’avion, d’autres se sentent coupables de le prendre. C’est de cette interaction furtive qu’est né cet article, car elle deviendra une question récurrente lors du séjour : Quelle est la cohérence écologique de ce séjour ? Quelle est l’empreinte écologique de notre semaine interculturelle en Tunisie ? Est-ce que les impacts positifs l’emportent sur l’emprunte carbone du voyage ? Comment allier mobilité internationale et objectifs de développement durable avec des budgets serrés qui ne permettent pas de couvrir réellement les modes de transports écologiques malgré les efforts faits ? Faut-il que les organisations se détournent des projets nécessitant les trajets en avion ?

 Moyenne d’âges de participantes6 : 21 ans, jeunes, fraichement arrivées ou sorties des études supérieures dans un contexte post-covid où elles ont été confinées géographiquement. Dans ce contexte, difficile de poser un jugement sur celles qui prennent régulièrement l’avion pour enfin profiter du monde et de le découvrir. Délicat également d’oser poser un jugement alors « qu’à mon époque”, pas si lointaine de la leur, j’ai profité des vols peu chers avec la conscience légère. C’est dans ce contexte qu’ensemble, on s’est posée la question de la cohérence de ce qu’on faisait. Nous voilà de retour avec cette gêne face à nos propres contradictions.

Point sur ce qu’est la cohérence et catégorisation

Dès lors, avant toute chose, faisons le point sur la raison pour laquelle nous avons tant besoin de cohérence et d’éradiquer les contradictions. Concrètement, notre cerveau catégorise la réalité afin d’en faire sens, pour qu’elle soit lisible et ainsi cohérente. ”La catégorisation a une fonction adaptative essentielle : elle permet de faire des inférences sur les propriétés d’objets [ou idées] rencontrés pour la première fois. Catégoriser consiste à regrouper mentalement des objets considérés comme équivalents d’un certain point de vue.7” Ainsi, dès qu’on apprend quelque chose de nouveau notre vision de la réalité est infirmée et/ou confirmée, ajustée et/ou renforcée, … C’est de cette façon qu’en nous confrontant à des informations neuves, nous essayons d’en faire sens. Parfois en réajustant nos catégories, parfois en ajustant la réalité à ces catégories construites8 afin de sortir de la confusion, du chaos de l’incohérence. Cette quête de logique, de sens, de catégorisation et de cohérence est donc propre au fonctionnement du cerveau humain et nous permet de fonctionner sans être en “erreur 404” face à la moindre incompréhension. Mais cette quête de cohérence sera argumentée dans cette analyse comme ne devant pas devenir un objectif en soi.

Car si l’individu commence à tout diviser en catégorie ou en continuum « éco-responsable » et « non-éco-responsable » et qu’il souhaite être absolument fidèle à cette classification-là, il·elle ne verra le monde plus que par ce prisme-là. A chaque moment et pour tout. Ce qui peut devenir envahissant à long terme car toutes nos actions quotidiennes peuvent être lue sous cette classification-là. Effectivement, nous le savons les décisions se trouvent partout. On prendrait jusqu’à 35 000 décisions par jour9 lorsque l’on mange, s’habille, achète, déplaçons etc. Ce sont dès lors tous les aspects de notre vie qui sont empreints du prisme ‘durable’ ou pas, et chaque décision se fait sur base de ce questionnement. Bien qu’il soit encouragé que cette grille de lecture se répande au maximum dans les consciences de chacun·e -plus sous forme de continuum que de catégorisation binaire-, la question ici est celle de savoir si une volonté de cohérence absolue pourrait devenir contraignante pour l’individu et, in fine, pour la cause en cas de décompensation de l’individu  ?

La cohérence, c’est gênant…

Comme l’écrit Juan Tallon dans sa pilule philosophie du Courrier International (22.04.2023) :  “Je crains que la cohérence ne soit un comportement très complexe, épuisant, très difficile à conserver sur la durée. Il est inévitable qu’en cherchant à l’atteindre on finisse par s’épuiser. Et si on ne s’épuise pas dans cette quête et que la cohérence triomphe, celle-ci ne risque-t-elle pas de nous conduire au fanatisme ?” 10 Dans un contexte d’éco-anxiété grandissant, le besoin de cohérence ne dessert-il pas la cause ? C’est la question de s’est posée Alaina Wood dans Teen Vogue : “J’ai commencé à voir des gens faire des déclarations farfelues, disant que, si vous n’êtes pas 100 % végan ou 100 % zéro déchet, vous n’êtes pas un militant pour le climat. Je me suis dit : ‘Attendez une minute, ce n’est absolument pas vrai, et cela effraie les gens loin du mouvement [pour le climat] !’”11 Elle souhaite déculpabiliser les gens et souligner les solutions afin de ne pas décourager par le pessimisme et ainsi continuer l’action climatique sans l’anxiété qui y est attachée et la culpabilité de ne pas faire assez ou pas “parfaitement” ou “logiquement”. C’est ainsi que, professionnelle des déchets, elle s’est défaite du mouvement zéro déchet -tout en continuant de réduire sa quantité de déchets- mais sans plus viser le zéro absolu. (Un bouquin de Céline Portal sur le sujet se nomme d’ailleurs « Zéro déchet, Zéro pression »). Cette vague décomplexante permet à certains·aines activistes de retrouver un peu d’oxygène dans un environnement qui était devenu toxique de part une compétitivité avec eux-mêmes ou avec les autres, afin de savoir qui a la vie la plus écologique, engagée, etc. C’est ainsi que dans cette veine de libération de croyances limitantes que certains disent que « La culpabilité environnementale doit changer de camp : ce sont les entreprises capitalistes qui prennent les grandes décisions économiques, pas les consommateurs. », extrait du livre ‘Pour une écologie du 99 %’ de Frédéric Legault, Arnaud Theurrillat-Cloutier et Alain Savard. Ces derniers prônent une plus grande prise en mains de leurs responsabilités de la part des décideurs politiques et des entreprises, ce afin de briser le mythe de la surconsommation individuelle qui empêcherait de voir la part de responsabilité qui en revient aux ”géants” de ce monde.

Alors que faire?

Face à la crise climatique, le Courrier International a récolté différents avis en mars 2021. Il ressort de ce dossier sur la face sombre de la transition écologique que « la solution la plus viable, c’est sans doute CNBC qui l’explore dans ce dossier. La chaîne américaine a interrogé des chercheurs (économistes, anthropologues…), des “objecteurs de croissance”. Leur préconisation ? Consommer moins de ressources, en finir avec le “toujours plus”, “redéfinir les objectifs de l’humanité […] pour donner la priorité au bien-être social et écologique et non à une quête effrénée de croissance”. »12 On peut noter ici une attention portée au bien-être social qui rejoint notre position, ici faite dans cet article, qui encourage une dose saine d’anxiété. Il est important de nuancer le propos et de décomplexer une fois encore le terme car « pour de nombreux chercheurs, l’éco-anxiété n’est pas une maladie mentale ou une pathologie. Ainsi, les chercheurs australiens et néo-zélandais mentionnés plus haut (Teaghan L. Hogg, Samantha K. Stanley, Léan V. O’Brien, Marc Wilson et Clare R. Watsford) affirment qu’à l’instar de nombreux autres chercheurs, « [ils mettent] en garde contre la pathologisation des réponses psychologiques et émotionnelles à la crise environnementale, car cela suppose que ces réponses sont inadaptées, inutiles ou disproportionnées par rapport à la menace posée ». Pour eux, en effet, « l’éco-anxiété et l’anxiété liée au changement climatique sont largement des réponses rationnelles compte tenu de la gravité de la crise zélandais(?)11 ». Véronique Lapaige explique également que l’éco-anxiété ne relève pas « du registre de la santé mentale » ou « du pathologique », « ça n’a rien à voir avec le secteur psy » et « ça n’a rien d’une maladie12 ». Pour elle, c’est avant tout « un mal-être, une responsabilisation nécessaire qui est expérimentée, qui va conduire à un engagement responsable en termes de pensée, de parole et d’action ». C’est également la position d’Alice Desbiolles pour qui l’éco-anxiété n’est pas une pathologie, mais plutôt « une réaction adaptative, normale face à une prise de conscience des enjeux environnementaux13 ». De son point de vue, « les personnes éco-anxieuses sont in fine les personnes rationnelles et lucides dans un monde qui ne l’est pas14 » et il est donc « important de ne pas pathologiser des émotions par rapport à des réactions normales face à un événement indésirable. C’est la raison pour laquelle l’éco-anxiété n’est pas une maladie mentale15 ». »13 Maintenant que nous sommes rassurés de ne pas être fous à l’idée d’être inquiets·ètes pour l’avenir de l’humanité, nous pouvons maintenant convenir de ce qu’une anxiété saine peut être pour nous.

Chacun sa route, chacun son chemin?

A chacun sa définition propre de ce qu’est une dose “saine” de “bonne” anxiété qui pousse à l’action, pour certain·es ça se traduira dans le fait d’abolir la viande, l’avion, la fast fashion, le plastique, l’agriculture intensive, de manifester, voter et faire un plaidoyer politique en même temps alors que pour d’autres, il s’agira d’une seule des options précitées à des degrés variables d’engagement (et de possibilités économiques…) Tout va dépendre de l’énergie à disposition, des ressources et de la capacité de chacun à ne pas se laisser submerger par la quantité de choses potentiellement « à faire » dans la grille de lecture « durable/non-durable ».  Effectivement, au-delà de l’aspect financier, qui idéalement ne devrait jamais être limitant, nous avons chacun un nombre limité d’inquiétudes14 possibles à avoir/penser. “Nous ne pouvons pas nous inquiéter de tout, tout le temps, ce qui nous amène à privilégier certaines problématiques plutôt que d’autres. Opérer un changement drastique pour respecter notre environnement est difficile car il implique la quasi-totalité des aspects de notre vie. Être totalement cohérent entre nos pratiques quotidiennes faites d’habitudes tenaces et la volonté de vivre en accord avec les principes du développement durable relève du véritable défi. La question se pose de déterminer si la cohérence doit être un but en soi ou si nous pouvons accepter le fait de faire « good enough for now », assez bien pour le moment, comme le dit le mouvement de la Transition?” 15 Ainsi, il s’agit de choisir ses combats. Voir ce qui nous convient, ce que l’on sait accomplir maintenant et ce que l’on souhaitera accomplir plus tard, tout en n’étant pas dans une compétition ni avec nous-même -en quête d’une cohérence inatteignable sans payer le prix du fanatisme-, ni avec les autres :« ha ouais tu manges encore de la viande toi ? -nous dira notre voisin·e alors qu’on croque dans un bout de saucisson… on ne les réinvitera plus à l’apéro. Une des logiques sous-jacentes du capitalisme est la compétition, la comparaison et c’est à ça que l’on s’attaque aussi, la compétition n’est pas un des carcans dans lesquels la mouvance écologique souhaite évoluer. « La prise de conscience de la nature systémique du changement climatique est récente. Elle a émergé notamment dans le contexte de réunions placées sous l’égide de l’ONU et des rapports du Groupe intergouvernemental d’experts sur le climat (GIEC), qui ont reconnu la responsabilité de l’homme dans ce changement. »16 Fondamentalement c’est cette idéologie du « toujours plus » que nous essayons de revoir afin d’enrayer le réchauffement climatique. Or il est difficile, voire impossible, d’être cohérent en étant à contre sens du système dans lequel tout pousse au productivisme au consumérisme, à la mobilité rapide, au high tech etc. c’est évidemment beaucoup plus facile d’être cohérent en étant super branché qu’en étant super écolo…. Dès lors l’exigence de cohérence fait peser sur l’individu toute la charge du changement nécessaire, alors que le vrai problème est systémique.  « Dérèglement climatique, pandémie, guerre, récession… Ces crises en cascade rythment notre quotidien, nous donnant le sentiment d’être submergés. Comment penser ce monde en convulsion, où tout est interconnecté ? Comment trouver des solutions de long terme ? En développant un regard plus global, plus systémique, répondent les intellectuels Nouriel Roubini, Thomas Homer-Dixon et Johan Rockström. »17 Le besoin d’une vision globale est primordial dans la lutte contre le réchauffement climatique étant donné les implications multiples de notre système économique sur tous les aspects de la vie humaine et son rôle, maintenant accepté, de responsable des dérèglements en cours. Le changement climatique est anthropique, c’est-à-dire généré par l’activité humaine régie par des lois économiques décidées par nos soins, au-delà donc de chercher une cohérence individuelle, le concept d’individu étant également une construction sociale très liée à l’effervescence du capitalisme, il faudrait réformer « les règles du jeu ». L’action se joue à tous les niveaux et non pas uniquement dans le camp des individus et malgré ce que souhaiteraient les géants de l’industrie (cfr. Coca-cola premier sponsor du recyclage afin de faire changer la culpabilité de camps18).

Rayon bonne nouvelle : les habitudes ça s’apprend

La bonne nouvelle concernant le nombre incalculable de décisions que nous prenons tous les jours est qu’une grande partie de celles-ci se déroulent inconsciemment. « Réalisée par Lightspeed Research, cette étude tire le constat que l’être humain (européen) n’est conscient que de 0,26 % des décisions prises par son cerveau. 99,74% de nos décisions sont prises à l’insu de notre plein gré. Etrangement, le cerveau humain prendrait près de 35 000 décisions par jour, alors que les personnes interrogées estiment n’en prendre que 92 sur toute une journée.19 » C’est alors sur cette « bonne » nouvelle que l’on peut se dire que certaines décisions qui, actuellement nous coutent une réflexion mentale, peuvent, au fil du temps, devenir des automatismes et donc devenir ‘gratuit’. Nous sommes habitués à certains systématismes confortables non-durables car la société a été construite autour d’eux, par exemple les villes sont construites autour de la voiture, comme l’avait dénoncé de manière avant-gardiste Jane Jacobs aux USA en 1961. Dès lors, prendre son vélo à la place de l’auto est un choix couteux en termes de confort car les infrastructures urbaines et sociétales (pistes cyclables sécurisées, emplacements pour attacher son vélo, possibilité de prendre une douche au travail/école, …) ne sont pas mises en place pour les cyclistes mais bien pour les automobilistes. En découle qu’il faut fournir un effort actif et prendre la décision volontaire de perdre de son confort (de rapidité, de sécurité, d’intempéries…) au profit d’un moyen de déplacement durable de mobilité douce et ce au nom de notre envie de tendre vers plus de cohérence envers notre engagement climatique. Dans une analyse faite par le Centre Permanent pour la Citoyenneté et la Participation, l’avis a été demandé à des individus concernés par cette question des choix quotidiens faits afin d’apporter notre pierre à l’édifice. Voici un extrait qui corrobore notre version selon laquelle ”certaines habitudes piquent au début mais on s’y habitue“ : « Plus j’installe des choses de transition, plus j’y trouve du plaisir. Au début prendre mon vélo quand il faisait mauvais c’était dur et plus j’ai installé des choses, plus ça devient vraiment une source de joie. J’ai l’impression que c’est le début le plus dur, après ça devient agréable »20.

L’espoir réside donc dans le fait que certaines des décisions que l’on prend aujourd’hui consciemment deviennent des réflexes et ne soient dès lors plus une charge, en bref que les normes changent. Pour cela, certains militent afin que certains choix ne soient plus une option malgré le confort qu’ils apportent (auquel nous avons été habitués) et que des modalités durables soient mises en place afin de faciliter considérablement ce qui est encore source d’efforts comme par exemple prendre le vélo (dans les trains, en ville, …). Il s’agit d’augmenter la demande pour ce genre d’infrastructures afin qu’elles soient mises en place mais également, que les autorités publiques instaurent des aménagements qui vont encourager une plus grande utilisation de ces modalités afin d’en faciliter l’utilisation et qu’elles ne soient plus des difficultés à surmonter mais la norme (ex : prendre le vélo au Pays-Bas = la norme). Il ne suffit pas de punir les comportements peu durables mais leur opposer une  proposition d’alternatives convenables et accessibles. C’est donc une fois que les normes auront changé en matières des diverses possibilités de nos choix de tous les jours que la charge morale diminuera également (exemple de changements déjà d’application : les sacs plastiques à usages uniques).

La question est alors celle de l’œuf ou la poule : faut-il attendre que les modalités soient là pour s’y mettre ou, s’y mettre afin d’encourager le changement de modalités ? Libre à chacun de faire ses choix en fonction de ses catégories construites, et de son degré de cohérence voulu. Le tout est dans l’équilibre et de ne pas être dans une démarche paralysante, culpabilisante et démotivante pouvant mener à un épuisement et peut-être à un rejet face à de trop grandes difficultés.

Encore au rayon bonne nouvelle : on n’est pas tout seul

C’est alors qu’il est utile de se décentrer et de se souvenir que l’individu seul n’est pas le responsable n°1 de l’action climatique et que bien que cela peut arranger certaines entreprises que cette culpabilité incombe aux citoyens, il s’agit d’avoir des actions auX niveauX politiqueX, à tous les niveaux et des entreprises également afin d’avoir des actions à toutes les échelles et de réels changements favorables à un avenir durable pour l’humanité.

Le besoin de cohérence s’il devient une fin en soi est épuisant et nous peut nous égarer dans notre lutte climatique. Il fait changer la culpabilité de camps21. La responsabilité historique et d’action ne repose pas sur l’individu principalement. « Le problème de la surconsommation est un mythe promu par les grandes entreprises pour camoufler leur responsabilité dans la crise environnementale, selon l’auteur Arnaud Theurillat-Cloutier. 22 » Il s’agit de comprendre qu’une action multi niveaux de la part des sphères politiques et des entreprises au-delà de la société civile et ses individus est nécessaire. Greenpeace note dans ses missions justement l’importance de l’action de trois pôles d’acteurs principaux : “Nous agissons partout dans le monde pour exiger des actions fortes et différenciées des États, des entreprises et des populations. (…) Nous avons besoin d’agir individuellement et collectivement pour que la société dans son ensemble se rende compte qu’un changement radical de système est inévitable, et pour que les responsables politiques agissent. Cette prise de conscience collective passe par chacun·e d’entre nous.”23 Ici on lit donc bien le besoin primordial et combiné d’une action de la société civile qui passe par l’individu et le collectif afin d’interpeller le monde politique (normalement responsable de la gestion entre l’individuel et le commun24). Ce politique qui, dès lors, effectuera son travail de régulation de l’économie et passera des lois respectant les engagements pris lors des différents sommets afin de convenir de règles pour les entreprises.

Conclusion

Cette analyse souhaite mettre en lumière que le focus sur l’individu est une manière de détourner le regard des acteurs puissants . « La dimension systémique du risque climatique est également liée à la « tragédie des horizons » (Carney, 2015), les agents économiques n’internalisant pas les conséquences futures sur leurs propres activités de leurs comportements présents. Ainsi, ils ne se sentent pas concernés par des événements se situant au-delà de leur horizon de décision.»25. Il convient toutefois de nuancer le propos en ne suggérant pas une déresponsabilisation de l’individu car les politiques et les entreprises ne sauraient survivre sans les choix posés par les consommateurs que nous sommes. Il s’agit dès lors d’avoir une partie raisonnée d’attention à nos choix personnels (certains utilisent le terme : consommACTEUR). Effectivement un rejet de la part de responsabilité entrainerait un cautionnement du statu quo et de l’inaction climatique. Or en se sentant responsable, nous avons le poids (dont tout l‘art réside dans le fait qu‘il s‘agit d‘apprendre à équilibrer, précisément) de l’attention qu’il faut porter à changer et à choisir des alternatives à certains choix peu responsables et durables26. C’est cette charge mentale/morale et par extension notre volonté excessive de cohérence, qui mène à une pression démesurée. Il s’agit donc dans cet article de prôner la juste mesure. Comme le dit l’adage populaire : “l’excès nuit en tout”. Cet équilibre est essentiel à trouver car “il existe un lien entre l’efficacité et le niveau de stress, (…). Trop ou trop peu de peur réduit l’efficacité, tandis que le sommet de la courbe, le moment où l’efficacité est maximale, coïncide avec le niveau de peur intermédiaire. C’est la good anxiety, la bonne peur”. Il s’agit donc d’encourager la ”bonne” peur. Celle qui mobilise, indigne et donne de l’élan à une action et à des choix durables avec comme objectif “pousser les entreprises et les dirigeants politiques à prendre des décisions à la hauteur des enjeux.” 27

La question originelle de cet article qui était celle de savoir quelle est la logique d’avoir une gigantesque empreinte carbone28 afin de mener l’action climatique, est peut-être, in fine, une mauvaise question à se poser ? Car elle pose la question de la cohérence. Question qui est ici argumentée comme pouvant mener à un dépassement de soi, à l’encouragement de faire mieux, l’envie de s’informer mais également au désespoir de ne pas arriver à tout faire et à l’épuisement potentiel.

Mais cette réflexion peut-être est-elle justement judicieuse afin de remettre en perspective le choix de certaines associations de mobilité de jeunesse qui découragent et font parfois le choix de refuser des projets qui nécessitent la prise de transport polluant comme l’avion ? ou peut-être que cette question permet d’une fois encore se demander ce qu’il en est d’une taxation du kérosène ? Pourquoi est-ce que l’essence est taxée alors que le kérosène pas ? « Ce problème est pourtant traité avec une négligence sans pareille. Les taxes sur le kérosène sont interdites par les traités internationaux, ce qui est une manière unique d’encourager la pollution. Les émissions causées par les vols internationaux ne sont pas prises en compte par les accords de lutte contre le réchauffement de la planète et pour la réduction de la couche d’ozone. »29 Au final, que l’on choisisse de voler ou de ne pas voler, faire partie d’une expérience de mobilité internationale est un apprentissage riche et unique. Mais … faut-il encourager la mobilité limitrophe plutôt que les voyages de longues distances ? Faut-il compenser l’empreinte carbone ? si oui, comment ? Toutes ces réflexions sont utiles et traversent les acteurs concernés. Ces échanges ont lieu dans le cadre de la mobilité européenne et plus précisément via le programme Erasmus + qui met en place des remboursements plus importants, certes pas toujours suffisants mais soulignons l’intention déjà, pour les trajets « verts ». Ces questions sont aussi des moments d’introspection pour les agences nationales qui prennent part à ces programmes d’échange. Certaines décident de ne plus prendre l’avion, d’autres de rendre leurs évènements végétariens d’office, d’autres de compenser les trajets… Être cohérent est une tâche ardue mais, elle nous pousse à être plus en accord avec nos valeurs d’engagement climatique et à toujours s’améliorer tant qu’elle ne paralyse pas.

En ce qui concerne une piste de réponse à la question de la cohérence dans le cadre précis de l’échange auquel nous avons pris part en Tunisie, nous avons choisi de croire qu’il était sans doute incohérent sur certains aspects et émancipateur sur beaucoup d’autres. J’ai demandé aux jeunes leurs avis sur la question.

« Moi j’n’aurai pas d’enfants donc prendre l’avion c’est okay pour moi »

« J’aime pas le fait d’avoir pris l’avion mais j’ai vécu une telle expérience inoubliable et puis je suis végétarienne »

« Je reprends l’avion dans 3 jours, j’ai hâte d’expliquer à mes amis des US tout ce que j’ai appris »

En résumé, on s’accommode chacun·e à notre manière de nos incohérences tout en étant ravis·es d’avoir pris part à cet échange, car une expérience de terrain reste une plus-value indéniable.

Comme bien (trop) souvent, nous sortons avec peut-être plus que questions que de réponses, mais l’espoir de cet article est qu’il aura pu éclairer certain·es complexé·es de l’incohérence de leur engagement afin de leur proposer un apaisement et de leur redonner confiance en leur action. Dans cette analyse nous avons découvert différents apprentissages :

  • Il est humain de catégoriser et de vouloir diviser sa réalité. Dès lors pouvons-nous peut-être sortir de la binarité et créer des catégories variantes de celles “éco-responsable”, “non-éco-responsable”? Par exemple une catégorie “non-éco-responsable à 100% mais participe quand même à la lutte” peut ainsi être créée et nous apaiser et nous aider à faire face à nos illogismes.
  • Il est normal d’être inquiet·e face au dérèglement climatique qui se manifeste dorénavant chez nous et maintenant et de plus en plus.
  • Il est cohérent de vouloir mettre en place des actions individuelles afin de l’enrayer dans une logique de porter une pierre à l’édifice.
  • Il est nécessaire d’avoir une vision multiniveaux du changement et surtout de partager le poids de la culpabilité entre les différents acteurs responsables de la crise climatique actuelle.
  • Être cohérent·e sans être soit fanatique, soit épuisé·e. Ce qui n’est peut-être pas possible et donc pas un objectif à vouloir atteindre en soi.

Nombreux sont les philosophes qui tentent de nous aider à comprendre le monde et comment s’y faire. Allan Watts30 qui a écrit un livre sur la sagesse de l’insécurité, nous invite à accepter le chaos plutôt qu’à le « ranger » dans nos catégories donnant un semblant de contrôle et ce afin de trouver un moyen d’être en paix avec les incohérences du monde et de nous-même.

Le besoin et la volonté de cohérence sont de nobles cibles vers lesquelles il est essentiel de tendre afin de continuer à apprendre, s’améliorer mais sans en faire une fin en soi.

L’enjeu se situe une fois de plus, dans l’équilibre entre ce que l’on croit , ce que l’on fait , ce que l’on souhaite (une taxation du kérosène ?) et ce que l’on peut.

 


Notes :

* (¹) Loco = fou en espagnol.

2 Selon le Larousse : « Système économique dont les traits essentiels sont l’importance des capitaux techniques et la domination du capital financier. » [en ligne :] https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/capitalisme/12906 consulté le 21 août 2023

3 En référence au mouvement NIMBY : Not In My Backyard “Au cours des dernières décennies, on a souvent constaté des mouvements d’opposition, individuels ou collectifs, à la réalisation d’ouvrages présentant un intérêt public. On a regroupé ces attitudes sous le terme de « phénomène Nimby », acronyme de l’expression anglaise « Not In My Backyard », qu’on traduit en français par « Pas de ça dans mon jardin ! », ou « Pas de ça chez moi ! ». Ce terme rendrait compte d’une réaction courante qui amène à rejeter l’installation de ces ouvrages près de chez soi, même si, sur le plan des principes, on est d’accord sur leur utilité. Les réponses « Nimby » s’appliquent à une grande variété d’installations d’intérêt général, qu’il s’agisse d’équipements collectifs (infrastructures de transport routier et ferroviaire, réseaux d’approvisionnement en énergie, comme les barrages, les ouvrages de transport d’électricité) ou d’ouvrages nécessaires à la gestion de l’environnement, notamment les sites de traitement et d’enfouissement des déchets.   
Les oppositions collectives sont justifiées par les dommages que ces ouvrages pourraient entraîner pour les voisins. Il peut s’agir de risques encourus par les riverains, allant de gênes sensorielles (sonores, visuelles ou olfactives) à des risques pour la santé engendrés par les pollutions causées par les ouvrages et leur utilisation, de perturbations du milieu environnant (par exemple la création de champs électromagnétiques par les lignes de haute tension, les dégagements nuisibles résultant de processus chimiques comme dans le cas des dépôts de déchets, etc…” Jodelet, D. (2001). Le phénomène Nimby. Dans : Michel Boyer éd., L’Environnement, question sociale : Dix ans de recherche pour le ministère de l’Environnement (pp. 91-97). Paris : Odile Jacob. https://doi.org/10.3917/oj.roche.2001.01.0091

4 L’usage des guillemets est de rigueur étant l’accélération des occurrences de phénomènes climatiques à cause de l’activité humaine sur le climat et la gestion politique desdites ‘crises’ qui n’ont plus grand chose de “naturel” cfr. La gestion de l’ouragan Katerina où une partie de la ville de la Nouvelle Orléans a été sacrifiée afin de limiter les dégâts des quartiers plus aisés. (“Une catastrophe « naturelle » est, fondamentalement, une catastrophe « humaine » en ce qu’elle résulte de choix d’exposition ou non à l’aléa. La question sous-jacente est celle de l’acceptabilité du risque, notion éminemment variable” source : Katrina et la Nouvelle-Orléans : entre risque « naturel » et aménagement par l’absurde https://doi.org/10.4000/cybergeo.90 consulté le 21.08.23

5 “De la guerre en Ukraine à la présidentielle française, de l’été caniculaire à la Coupe du monde au Quatar, en passant par le 20ème Congrès du Parti communiste chinois et les élections de mi-mandat aux Etats-Unis, … » (courrier international n°1676 janvier 2023, p 4)

6 Ce n’était que des femmes

La charge mentale, c’est la charge cognitive invisible que représentent la planification, l’organisation et la gestion de tout ce qui se situe dans la sphère domestique (tâches ménagères, rendez-vous, achats, soins aux enfants, etc.) et qui, chez les couples hétérosexuels[2], échoit généralement aux femmes en plus de leur activité professionnelle. (…) Et ce travail invisible prend énormément de temps et d’énergie psychique; il génère davantage de stress que l’accomplissement des tâches domestiques comme telles, la charge mentale accompagnant les femmes au boulot et dans toutes leurs activités. Or, de nombreux articles et témoignages récents[3] indiquent qu’à cette charge mentale (domestique) s’ajoute désormais une nouvelle charge morale : une pression supplémentaire est mise sur les épaules des femmes qui deviennent de facto les principales garantes de la conduite écoresponsable des ménages.” https://fec.lacsq.org/2020/02/06/pratiques-ecoresponsables-une-nouvelle-charge-mentale-pour-les-femmes/ consulté le 1 aout 2023

Lire aussi : cfr. Cultivons le futur n°6 Automne 2021, article p 30-31 “Femmes écolos : toutes soumises à la charge morale ou leaders du changement ?”

7 « (…) Ainsi, dès lors qu’un objet nouveau est identifié comme relevant d’une catégorie familière, les propriétés partagées par les membres de la catégorie lui sont aussitôt attribuées et permettent d’interagir efficacement avec lui » « Développement de la catégorisation », Universalis [en ligne :] https://www.universalis.fr/encyclopedie/developpement-de-la-categorisation/ consulté le 31 juillet 2023

8 (cfr. La notion de « construction sociale » ex : le genre est une catégorie construite par la société)

9 « Notre cerveau fonctionne-t-il à l’insu de notre plein gré ? » [en ligne :] https://www.rtbf.be/article/notre-cerveau-fonctionne-t-il-a-l-insu-de-notre-plein-gre-9801474 consulté le 1er août 2023

10 https://www.courrierinternational.com/article/la-pilule-philosophique-je-suis-incoherent-et-alors consulté le 27/07/2023

11 https://www.courrierinternational.com/article/la-personne-a-suivre-alaina-wood-la-scientifique-qui-lutte-contre-l-ecoanxiete-et-le-nihilisme-climatique consulté le 27/07/2023

12 https://www.courrierinternational.com/article/la-une-de-lhebdo-la-face-sombre-de-la-transition-ecologique consulté le 1er août 2o23

13 https://www.jean-jaures.org/publication/eco-anxiete-analyse-dune-angoisse-contemporaine/ consulté le 09/08/23

14 cfr. la théorie du « finite pool of worry » émise par le Center for Research on Environmental Decisions

15 Thomas Alexia, Le changement climatique ? Oui. Le changement tout court ? Non, Bruxelles : CPCP, Analyse n°371, 2019, [en ligne :] http://www.cpcp.be/publications/changement-climat.

16 Clerc, L. (2021). Prise de conscience du risque climatique et de sa dimension systémique. Annales des Mines – Responsabilité et environnement, 102, 6-9. https://doi.org/10.3917/re1.102.0006

17 « L’ère des mégamenaces », 2023, Courrier International [en ligne :] https://www.courrierinternational.com/system/files/magazine/h1679.pdf consulté le 22 août 2023

18 « Comment les industriels ont abandonné le système de la consigne. Eh bien, recyclez maintenant ! » février 2019, Le Monde Diplomatique [en ligne :] https://www.monde-diplomatique.fr/2019/02/CHAMAYOU/59563 consulté le 22 août 2023

19 « Notre cerveau fonctionne-t-il à l’insu de notre plein gré ? », DATE, RTBF [en ligne :] https://www.rtbf.be/article/notre-cerveau-fonctionne-t-il-a-l-insu-de-notre-plein-gre-9801474 consulté le 10 août 2023

20 Vanhèse Louise, Entre éco-consommation et carpe diem, comment les Belges vivent l’urgence climatique, Bruxelles : CPCP, Analyse n° 463, 2022, [en ligne :] http://www.cpcp.be/publications/ecoconso-carpe-diem. Consulté le 9/08/23

21 ”Le culpabilité environnementale doit changer de camp : des consommateurs aux entreprises capitalistes ” (https://ecosociete.org/livres/pour-une-ecologie-du-99) ”Il faut libérer les consommateurs de l’écoanxiété. Le problème de la surconsommation est un mythe promu par les grandes entreprises pour camoufler leur responsabilité dans la crise environnementale, selon l’auteur Arnaud Theurillat-Cloutier.

22 https://pivot.quebec/2021/10/12/il-faut-liberer-les-consommateurs-de-lecoanxiete/ consulté le 1er août 2023

23 « Climat : Changer nos habitudes ou le système ? » 2019, Greenpeace [en ligne :] https://www.greenpeace.fr/climat-changer-nos-habitudes-ou-le-systeme/ consulté le 1er août 2023

24 Ce qui pose toute la question également des biens communs et d’un besoin de régulation de denrées comme l’eau afin de la définir comme un bien commun et non un bien privatisable comme cela l’est actuellement. (ex : Vittel, Evian, …)

25 « … À l’exception de l’horizon de décision des investisseurs institutionnels qui couvre plusieurs décennies, celui de la finance est généralement très court : celui des traders algorithmiques est de l’ordre de la nanoseconde ; les assureurs renouvellent leurs polices tous les ans sur la base des événements observés dans l’année ; les banquiers enregistrent une rotation des prêts qu’ils accordent en moyenne de 3 à 5 ans pour les entreprises et de 7 à 8 ans pour les ménages. Toutes ces positions devront cependant être renouvelées et refinancées à des coûts croissants. » Clerc, L. (2021). Prise de conscience du risque climatique et de sa dimension systémique. Annales des Mines – Responsabilité et environnement, 102, 6-9. https://doi.org/10.3917/re1.102.0006

26 “durable” entendu dans le sens du rapport Brundtland (1987) : Le développement durable est un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre à leurs propres besoins.

27 « Climat : La génération qui s’y colle » 2022, Le Courrier International [en ligne :] https://www.courrierinternational.com/article/a-la-une-de-l-hebdo-climat-la-generation-qui-s-y-colle#:~:text=%E2%80%9CDepuis%202020%2C%20pr%C3%A8s%20de%20500,pour%20les%20dommages%20li%C3%A9s%20 au consulté le 7 août 2023

28 0,46 tonnes de CO2 pour l’aller-retour Bruxelles-Tunis, alors que sur un an il est recommandé de ne pas dépasser le 0,6 tonnes de CO2…

29 https://www.courrierinternational.com/article/2001/09/13/destruction-de-la-planete-embarquement-immediat consulté le 3/08/2023

30 “Wisdom of Insecurity : A Message for an Age of Anxiety” 1951, Allan Watts.