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Dans cet article, Manon nous partage les conclusions qu’elle a tirées de son stage immersif de 3 mois dans l’ouest du Pérou. La gestion communautaire de l’eau par et pour ses usagers, dans un contexte de changement climatique et de raréfaction de la ressource, était au cœur de son projet de recherche.
Manon Renuart, 23 ans et étudiante du master en Sciences de la Population et du Développement à l’ULB, est partie au Pérou pour travailler dans la région d’Aija sur la question de la gestion communautaire des ressources en eau. En effet, la conservation de l’or bleu est devenue prioritaire au vu de la forte influence du réchauffement climatique réduisant la disponibilité de l’eau et de l’importance économique des activités agricoles dans la région (82% des familles pratiquent l’agriculture de subsistence). Manon, après une immersion de plusieurs mois sur place auprès de différents acteurs, a pu fournir des recommandations pour améliorer la gestion communautaire de l’eau.
Revenons sur les différents apprentissages que Manon nous a confiés au travers d’un témoignage, que nous illustrons avec des éléments de son rapport de stage1.
« Bonjour ! Je m’appelle Manon Renuart, j’ai 23 ans et je suis en dernière année du master en Sciences de la Population et du Développement à l’ULB.
J’ai eu l’opportunité de réaliser un stage de 3 mois au Pérou avec Eclosio, dans le cadre du projet recherche-action SAMA. Mon travail a consisté à mener une recherche qualitativesur la manière dont les communautés paysannes de la commune d’Aija s’adaptent à la raréfaction de l’eau et organisent sa distribution.
Ce stage avait pour objectif ultime d’apporter une perspective sociale à la gestion de l’eau, abordée de manière très technique jusqu’à présent. »
Manon aux côtés de l’association « Diaconía », organisation à but non lucratif structurant fort la vie rurale sur place
La mémorante a ainsi dégagé 4 principes fondamentaux de la gestion communautaire de l’eau sur son terrain d’enquête2 :
- Une distribution équitable de l’eau
- Une gestion responsable et durable de l’eau
- Une participation active des usagers
- Une prise en charge des responsabilités par les usagers eux-mêmes
Elle a également pu analyser les tensions sociales au sein des comités de gestion de l’eau et leur impact sur la gestion des ressources hydriques, comme les vols d’eau, la corruption ou le favoritisme.
« Cette expérience sur le terrain m’a permis de découvrir la réalité d’un projet de coopération internationale.
Après avoir étudié de nombreux projets de développement à l’université, ce fut passionnant pour moi d’expérimenter la réalitéde bénéficiaires, d’observer de près la mise en œuvre d’un projet et de participer à la réflexion critique sur ses activités. »
Manon écrit dans son rapport de stage qu’elle a pu observer de manière informelle les interactions sociales entre les habitants et ainsi mieux comprendre leurs défis quotidiens ainsi que développer une certaine acuité pour cerner les relations interpersonnelles. Ainsi, elle écrit:
« Cela impliquait principalement que je participe à des moments de convivialité quotidienne, comme parler avec les habitants sur la place du village, accompagner quelques producteurs sur les champs ou partager une bière avec eux à la tienda du coin. »
Moment de repos en partageant une bière
Plantation de pommes de terre
« Je suis convaincue que cette expérience sera un précieux atout dans ma future carrière en gestion de projets, en m’offrant un regard différent et en facilitant ma collaboration avec les acteurs locaux.
Ce stage fut très enrichissant sur le plan professionnel, mais également d’un point de vue personnel. Pendant ces 3 mois, j’ai vécu en immersion totale dans un petit village de la cordillère des Andes, où l’accès au réseau, à un véhicule et même à l’eau courante n’était pas toujours garanti. J’ai adopté le mode de vie des habitants, leur alimentation, leur langue, leur façon de penser, leur humour… »
Fête locale à Aija
(plus de 3.000 mètres d’altitude)
Place d’Aija
« Cette expérience m’a poussée à sortir de ma zone de confort, à faire confiance à mes capacités et à lâcher prise. Ainsi, en plus de découvrir une culture très différente de la mienne, cela m’a permis de grandir et de mieux me connaître.
Si vous songez à faire un stage à l’étranger, je vous encourage vivement à sauter le pas ! Laissez la peur être votre guide : c’est souvent le signe que vous vous lancez dans un défi qui vous fera grandir et vous offrira une perspective différente sur le monde et sur vous-même. 😊 »
Merci Manon pour ton témoignage !
Notes :
1 Renuart, M. (février 2024). Informe final – Análisis de la Gestión del Agua y Dinámicas Comunitarias en Aija : Estrategias frente al Cambio en la Disponibilidad de Agua. 35 pp.
2 En effet, différents comités d’usagers de l’eau existent et sont gérées par les usagers, pour les usagers.
Remember :
Avez-vous lu, il y a quelques mois, cette actualité rédigée par notre équipe d’Eclosio Zone andine (Pérou et Bolivie) annonçant l’arrivée de Manon sur son lieu de stage (Aija, Pérou) : « L’expérience de Manon, la mémorante belge qui nous accompagne dans l’Ancash (Pérou) » ?