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Alexandra a étudié la production de riz durable lors de...
Alexandra, étudiante en bioingénieur à Gembloux AgroBio-Tech a réalisé, durant l’été 2023, un stage de 8 semaines au Cambodge, avec Eclosio….
Le riz est le principal aliment consommé au Cambodge et occupe 80% de la surface cultivée du pays. Une partie de cette production, en particulier les riz parfumés, est exportée vers l’étranger, principalement vers la Chine et l’Europe. Toutefois, malgré leur qualité exceptionnelle – les riz cambodgiens ont plusieurs fois été élus « meilleurs riz du monde »-, les producteurs∙trices ont du mal à obtenir un revenu décent. Face à la concurrence étrangère, principalement des grosses entreprises rizicoles thailandaises et vietnamiennes, ils peinent à trouver leur place sur les marchés locaux et internationaux.
Les riziculteurs∙trices font également face à d’autres problèmes importants, notamment le manque de sources d’irrigation pour leurs cultures pendant la saison sèche, un phénomène accentué par le changement climatique. De plus, afin de faire face à la pression étrangère et augmenter leur production, ils recourent généralement à des engrais et pesticides chimiques, qui, en plus d’être très coûteux, sont néfastes pour l’environnement et la santé humaine.
Irrigation des terres: nous mettons en place des structures d’irrigation dans les fermes, afin que les producteurs∙trices puissent cultiver leurs terres pendant les mois de saison sèche. Après la récolte du riz, ils peuvent ainsi y faire pousser des légumes (maïs, tomates, haricots,…) et des produits à haute valeur ajoutée (semences de riz, légumes à feuilles,…) leur fournissant une alimentation saine et un revenu complémentaire.
Production agroécologique : nous les accompagnons vers une culture du riz plus respectueuse de l’environnement, en leur facilitant l’accès aux engrais organiques à moindre coût et en les formant à des pratiques agroécologiques qui leur permettent de diminuer l’utilisation d’intrants chimiques. Nous les appuyons également dans la production de semences de riz, gage de qualité et de durabilité pour des marchés tel que le SRP (Sustainable Rice Platform).
Liens commerciaux solides: nous encourageons l’achat et la revente des semences de riz paysannes directement par les coopératives agricoles, permettant de fournir un revenu stable et sûr pour les producteurs∙trices. Nous aidons également ces coopératives à se professionnaliser et à mieux faire connaitre leurs produits, en facilitant les liens avec les acheteur∙euse∙s et en les appuyant dans leur participation à des foires commerciales.
Vichéa Khann, riziculteur dans la province de Takéo, montre la croissance du riz issu de deux parcelles adjacentes. Le plant à gauche provient d’un champ nourri par les engrais organiques. Celui de droite provient d’un champ fertilisé à long terme par des engrais chimiques. »
« Sans les engrais organiques, le sol devient de plus en plus compact et difficile à préparer avant chaque saison de culture. Les cultures de riz qui poussent sur un sol malsain sont susceptibles d’être endommagées par les maladies et les ravageurs »
374 familles productrices de riz durable, cultivé selon les principes du SRP, et 169 familles productrices de semences de riz sont actuellement accompagnées par Eclosio et ses partenaires. Leurs pratiques agroécologiques servent d’exemple pour les producteur∙trice∙s limitrophes de leurs parcelles et qui sont promues à travers un système de formation ‘de Paysan à Paysan’.
Eclosio travaille main dans la main avec l’ULiège sur le projet ASSET (Agroecological and Safe food System Transitions). Ce projet de recherche multi-acteurs vise à rendre les systèmes alimentaires et agricoles en Asie du Sud-Est plus durables, plus sûrs et plus inclusifs, grâce à l’agroécologie.
Au Cambodge, Eclosio et Louvain Coopération (à travers notre consortium d’ONG universitaires Uni4Coop) participent à cette dynamique en construisant un cadre méthodologique qui permettra de mieux comprendre les enjeux, freins et opportunités de l’agroécologie, à partir de l’expérience des acteurs locaux. Pour faciliter cette recherche, un doctorant cambodgien, sous la direction pédagogique du prof. Nicolas-Antoine Moussiaux (ULiège) et l’encadrement technique d’Uni4Coop, consacrera ses travaux à la construction d’un outil adaptable aux contextes locaux, sur base d’une revue des outils méthodologiques existants et d’études de cas. Son travail permettra de mieux évaluer les performances et impacts des innovations en agroécologie, et ainsi d’améliorer notre stratégie d’intervention au Cambodge, et notre travail d’appui aux agriculteurs∙trices et riziculteurs∙trices.
Siem SOEM, une agricultrice de la province de Takeo, arrose sa laitue dans son jardin familial à l’aide d’un gros arrosoir en plastique. La méthode d’irrigation conventionnelle est difficile, surtout lorsque les sources d’eau sont éloignées de l’exploitation.
« Je pourrais cultiver beaucoup plus de légumes si l’irrigation n’était pas aussi laborieuse et ne prenait pas autant de temps ».
L’année passée, vous avez répondu nombreux∙ses à notre appel visant à soutenir la transition agroécologique au Sénégal. Vos dons ont contribué à :